Puerto Montt, située au sud du chili sur le golfe Seno de
Reloncalvi, est une ville d’environ 200000 habitants qui possède un important
port de commerce, de pêche et de transport.
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Puerto Montt – le point de départ de la Carretera
Austral |
Rien de particulier à Puerto Montt. Pour moi, c’est
surtout l’occasion d’aller au dernier gros supermarché avant plusieurs centaines
de kilomètres. Les sacoches bien remplies, je me lance sur la Carretera Austral.
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C’est
parti ! |
La Carretera Austral ou route 7 a été initiée sous le
régime militaire de Pinochet. Cette route mythique longue de 1240 kilomètres,
relie Puerto Montt dans la région des lacs aux villages les plus reculés de la région
d’Aysen. Avant sa construction, il fallait passer par l’Argentine pour y
accéder. Ce chantier est titanesque, des centaines de ponts, des montagnes à
contourner, des liaisons par bacs... Il a commencé en 1976 pour atteindre la ville de Villa O’Higgins en 2000.
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Début de la Carretera
Austral |
Dès le début, ça s’annonce bien, c’est grand soleil, la
route longe la côte, c’est plutôt plat et l’asphalte est encore présent. Je
traverse de tranquilles petits villages de pêcheurs.
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Village de Quillaipe |
Après la première liaison en bac entre La Arena et
Puelche, les montagnes russes commencent et l’asphalte laisse place au ripio (en
espagnol : gravier, ce mot fait maintenant parti de mon vocabulaire). C’est
beaucoup moins touristique et plus sauvage que la région des lacs.
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Fermes de poissons entre La Arena et
Puelche |
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Entre
Puelche et Hornopiren |
Au village de Hornopiren, je rencontre Jerry, qui vient
de New york pour faire cette route à vélo. C’est avec lui que je prends le
deuxième bac qui nous emmène jusqu’à Caleta Gonzalo la porte d’entrée du parc Pumalin.
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Village de Hornopiren |
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Village de Hornopiren |
On roule ensemble à travers les forêts primaires de ce
parc avec des arbres immenses, des fougères et autres plantes à feuilles
énormes. On a vraiment l’impression de se retrouver dans Jurassic Park. Et pour
que tout ça paraisse encore plus vrai, la pluie s’invite à la fête.
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Le parc Pumalin - propriété de l’américain Douglas tompkins, fondateur de la Marque
« The North Face » |
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Les réfugiés climatiques du parc Pumalin |
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Ici comme partout en Patagonie - ça coule partout |
La pluie ne dure qu’un peu plus d’une journée. On se
considère chanceux, car en général par ici « quand ça commence ça dure une
dizaine de jours consécutifs » nous disent les habitants du village de
Chaiten.
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Le village de Chaiten déclaré comme ville morte par le
gouvernementaprès avoir été enseveli sous les cendres du volcan voisin
en 2008 |
La Patagonie est connue pour ses paysages exceptionnels
et sur la Carretera Austral, on est particulièrement gâté. De larges rivières,
des cascades, des glaciers, des oiseaux de toutes sortes, des lacs,des lièvres par
dizaines, des chevaux, des glaciers, des grandes forêts, avec toujours les
sommets enneigés en toile de fond.
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Le lac General Carrera |
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Les Dauphins du Fyord Queulat |
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Vallée du Rio Simpson |
Cependant jusque Coyhaique, les travaux de revêtement de
la chaussée battent leur plein. On entend plus souvent le bruit des pelleteuses
que les oiseaux chanter. Un tiers de la route est déjà asphalté, les travaux devraient être totalement terminés en 2018 selon
les promesses du président Chilien. Je ne suis pas spécialement fan de pistes
caillouteuses, mais je suis bien content de pouvoir profiter de cette région
encore très sauvage et préservée avant qu’elle ne devienne touristique et très fréquentée
une fois le revêtement terminé.
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Eh Hop! Un peu plus de cailloux et de poussière |
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Le fyord Queulat |
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Les lacs sont partout |
Pour le moment, les touristes que je rencontre sont quasi
tous des cyclistes à sacoches. Il y en a beaucoup en été parait-il. (Janvier et
Février au Chili). En ce moment, je n’en vois que quelques-uns. L’ambiance est
plutôt bonne : on se croise, on se double, on roule des bouts ensemble, on
se retrouve dans les villages, on bivouaque ensemble.
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Les cyclistes s'attirent - ou comment se retrouver par hasard à camper à 6 dans un jardin du village de Amengual |
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Les alentours de Cerro Castillo |
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Et c'est comme ça à chaque fois que mes yeux quittent la route... |
C’est vraiment très agréable de rouler dans cette région
où la nature occupe la première place. Pas étonnant que cette route soit une classique
du voyage à vélo. Même si les dénivelés, la pluie et les pistes caillouteuses
la rendent difficile, chaque virage nous offre des paysages de carte postale. Il est assez facile de trouver des endroits de rêve pour planter sa tente. Les
villages sont authentiques et il y en a
juste assez pour ne pas transporter trop de nourriture. Quant à l’eau, elle
coule partout : rivières, cascades, torrents, ruisseaux…on peut souvent la boire
directement sans la filtrer.
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Le village de Puyuhuapi |
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Le plein d'eau - visez un peu la taille des feuilles! Jerry donne l’échelle |
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« Patagonie sans barrages » avec en arrière-plan
le Rio Baker, une des rivières concernée par le projet de 5 barrages qui menace de défigurer la région |
Sur le chemin, on retrouve Franz, un cycliste allemand
rencontré rapidement quelques jours plus tôt. On continue donc à trois vers le
sud.
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Village de Cochrane avec Franz et Jerry - Repas de "thanks giving" une fête importante pour les américains |
Si on est chanceux avec la pluie, on a quand même droit
de goûter au fameux vent de Patagonie pendant une journée. Celui qui vous
bloque net dans une descente, qui vous mets du sable plein les yeux et qui vous oblige à vous tenir aux arbres
pour ne pas vaciller. Et quand on change de direction, ça s’apparente plus à de
la planche à voile qu’à du vélo. Ça promet pour la suite…
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Une des dizaines de rivières qu'on passe chaque jour |
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On les voit parfois sur le bord de la route |
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Région des trois lacs |
La Carretera Austral n’est connectée à aucune autre, elle
s’arrête au village de Villa O’Higgins. Plus on va vers le sud, moins elle est
fréquentée. Il n’y a pas de villages sur les 230 derniers kilomètres. Elle
devient même une piste cyclable après la dernière liaison maritime de Puerto Yungay
à Rio Bravo. Il n’y a que deux bacs par jour, une fois que les quelques
véhicules sortis des bacs sont passés, la route est à nous. On s’en prend plein
les yeux avec ces paysages grandioses.
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Des paysages comme ca, on ne s'en lasse pas |
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Village de Cerro Castillo |
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La Patagonie |
Mais ici c’est le temps qui dicte sa loi et le paradis
peut vite se transformer en galère. Les
derniers jours se passent sous une pluie continue avec en prime de la grêle et
de la neige. Et pour en remettre une couche, après la première nuit de pluie, à
peine sorti de la tente, le vent l’emporte comme un sac plastique avec son
contenu (matelas, sac de couchage) et la
fait rouler dans le torrent ! J’ai pris l’habitude de remettre des
vêtements mouillés le matin, mais se coucher dans un sac de couchage trempé
c’est pas mal non plus !
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Arrivée à Villa O’Higgins - la Carretera Austral, c'est fini... |
Après 16 jours extraordinaires, de rencontres, de
rigolades et de bon moments, j’arrive à Villa O’Higgins. La route s’arrête ici,
Il n’est possible de continuer que par bateau, le prochain part dans deux
jours.
A bientôt
Que dire (ou écrire) : encore tip top ce billet, on s'en prend plein la vue, merci de nous faire partager ainsi ton aventure. Et Cerro Castillo, ça fait penser aux 21 virages de l'Alpe d'Huez. Ce qui est rassurant, c'est que tu ne manques pas d'eau et si en plus elle est potable ..... Si tu t'approches de l'été, pour nous l'hiver pointe en Lorraine et ton récit nous donne un peu de lumière. Bonne continuation. PZ
RépondreSupprimerBonjour!
RépondreSupprimerMerci pour ce sympathique récit et ces fabuleuses photos. J'ai découvert votre blog en préparant notre voyage (à quatre roues...) en Patagonie en janvier/février prochain. Si jamais vous êtes au Pérou en janvier, nous aurons peut-être l'occasion de nous croiser car nous y faisons d'abord halte. En attendant, bonne route!
Lolo j'espère que tout roule...
RépondreSupprimerLa bise de Dasle!
Wahou ! magnifique reportage photos ! quels paysages magnifiques, la Patagonie devient un pays que j'aimerai découvrir. Bravo Loïc, continue de nous faire planer.
RépondreSupprimerTes photos nous font une fois de plus baver espèce de grand fou!!! Hallucinant! Ca donne envie tout ça…! On se réjouit de pouvoir papoter une nouvelle fois avec toi sur skype! On pense bien souvent à toi! Continue à nous faire rêver l'ami et profite à fond les ballons!
RépondreSupprimerDes kilometres de becos!!!!
OGALAU
Que de beaux paysages ! La Patagonie nous fait rêver. Loïc, nous te souhaitons un joyeux Noël à l'autre bout du monde !
RépondreSupprimerDom et Renaud
Hermosas fotografías, Loic!
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