lundi 7 novembre 2011

De Van (Turquie) à Esfahan (Iran)

Après 10 jours d'attente, on récupère ce fameux colis au bureau de poste de Van. Dire au revoir à nos amis Sinan, Mugdat, Iskander et Kadir n'est pas chose facile. Une chose est sûre on s'en souviendra. Accueillir pendant une semaine, comme de veritables membres de la famille, deux inconnus rencontrés au kebab du coin, c'est pas commun. Encore un grand merci à vous!


Vous allez nous manquez les gars!
C'est sous la neige qu'on quitte Van en direction de la frontière iranienne. Quelques jours nous serons nécessaires pour retrouver notre rythme de croisière. Et, la tête ailleurs, c’est avec indifférence que l’on affronte le mauvais temps. Car l’hiver a fait son apparition ici, aussi rapidement que l’automne avait fait la sienne à Ankara. Par chance la neige ne dure qu’une journée, de quoi  nous couvrir de boue sur les premiers kilomètres de piste ! Après quoi le soleil refait son apparition, la chaleur quand a elle semble s’être retiré définitivement.


En route vers l'Iran
Entre Van et la frontière iranienne
Les paysages qui nous accompagnent pour nos derniers kilomètres en Turquie sont magnifiques, la route est calme, serpente le long d’une rivière entre les montagnes et la prairie est couverte de moutons. Seuls les chiens de berger viennent troubler le calme ambiant.

Entre Van et la frontière iranienne
A l a frontière, côté Turc, le logiciel qui vérifie les passeports ne fonctionne plus, le douanier est au téléphone avec ses collègues de Van et est obligé de leur fournir tous les numéros de passeport pour les valider. C’est l’attroupement au guichet, les gens s’excitent, le douanier essaye tant bien que mal de garder son calme… Il faudra 2h30 pour passer de l’autre côté. Côté Iranien par contre, il n’y a pas le moindre souci : habituelle vérification des passeports, « welcome in Iran » avec le sourire. 


Premiers kilomètres en Iran
Les premiers kilomètres en Iran sont des plus agréables, la route non goudronné, la circulation quasi nulle et le calme parfait nous donne l’impression d’être au cœur de la nature loin de tout. Ça ne dure qu’une matinée, passé Khoy, la première ville,  on a retrouve le bitume, la circulation et le bruit. C’est néanmoins l’occasion d’entrer en contact avec la population Iranienne pour la première fois. Nos arrêts provoquent toujours l’attroupement, mais les gens semblent plus discrets. Même si la plupart sont prêt à tout pour nous aider et nous propose même leur aide d’eux même. Comme cette adolescent, d'une quinzaine d'année à peine qui voit Bertrand tenter d'appeler d'une cabine téléphonique sans succès. Il nous tend son portable, et insiste pour qu'on l'utilise. On a beau refuser et lui expliquer qu'on souhaite appeler en France, que ça va lui coûter une fortune, rien n'y fait.


Heureusement qu'il y a le double affichage

Comme dans chaque nouveau pays, le premier arrêt c'est pour retirer de l'argent. Les quelques distributeurs automatiques de la ville de Khoy refusent de nous en donner. A Marrand, la ville suivante, c'est la même histoire. toutes les banques nous renvoient chez le voisin. Un banquier ira même jusqu’à insister pour nous avancer 200 €, nous proposant de lui rembourser à l’occasion par virement à notre retour en France.Confiant de trouver une banque acceptant une MasterCard ou Visa dans une ville plus conséquente comme Tabriz, on refuse.

Arrivée à tabriz
Dès notre arrivée à Tabriz, nous rencontrons Geoffrey et Elodie, un couple franco-belge en route pour un an en tandem.  Ils nous confirment que partout en Iran il est impossible d’utiliser une carte étrangère, le son de cloche est le même du côté de l’office du tourisme. Mais ce soir-là nos amis belges sont en nombre, un deuxième couple, Thibault et Judith, se trouve au sein de l’office du tourisme et se propose d’emblée, alors que l’on ne se connaissait que depuis 30 secondes, ont de même, ce qui nous assure d’arriver jusqu’à Téhéran.


Tabriz - Elodie et Geoffrey nous dépanne bien sur ce coup la! merci à eux!
Sur les conseils de Nasser à l’office du tourisme, on appelle l’ambassade de France à Téhéran. Dans la minute suivant l’appel on reçoit un mail contenant le RIB de leur compte en France, ainsi qu’un formulaire à remplir, le tout à renvoyer avec la preuve du virement. L’argent est mis à notre disposition à Téhéran. Ce problème qui s'anonçait "très problématique" se règle bien.

Au bazar de Tabriz
C’est avec tristesse que l’on apprend ce même soir que Van a été frappé par un tremblement de terre. Aux dernières nouvelles, tout le monde s’en est sorti indemne, mais pour certains les casses matériels sont si importantes qu’ils ont dû trouver refuge dans une tente en attendant que la situation se rétablisse. On pense à nos amis, toute la semaine le temps est à la grisaille avec de la pluie, de la neige, du vent, les nuits sont glaciales, et excepté les routes, tout n’est que bourbier. Vire dehors dans ces conditions est difficile.

Entre Tabriz et Teheran
Le bourbier je vous dis!
Entre Tabriz et Teheran
Ici, au moins autant qu'en Turquie, l’hospitalité est très marquée. Dans la petite ville de Miyaneh, une voiture nous rattrape, la personne s’arrête et nous propose son aide, ou plutôt nous l’impose, puisqu’il ne nous a pas vraiment laissé le choix. Il va à la superette 100 m ètres plus loin nous acheter 2 pots de nutella et le patron de celle-ci en profite pour nous offrir des paquets de gâteaux. Il nous invite ensuite à le suivre jusqu’à son entreprise, et après visite de celle-ci, nous emmène au restaurant. Si l’on nous avait dit le matin que l’on finirait dans une entreprise de polystyrène, on ne l’aurait certainement pas crut !  

Avec Behzad à Miyaneh -  Merci pour tout!
On poursuit notre chemin vers Teheran. Après 100 km sous la neige et la pluie, on arrive dans la ville de Buinzahra détrempé et congelé. Un jeune à la superette du coin nous interpelle, on s’arrête et quelques minutes plus tard un de ses amis fait son apparition et nous invite à venir boire le thé chez lui. Il insiste pour nous emmener à Qazvhin, 50 kilomètres plus au nord, pour qu'on rencontre Mahdi, qui parle parfaitement français. Chouette soirée! Au retour à Buinzahara, la maman a préparé le repas, il y a du monde à la maison, les oncles, les tantes,  le tout dans la joie et la bonne humeur.

En Iran, on peut commencer la journée comme ça... 
...et terminer la journée comme ça. - Merci Edi et toute la famille
On  repart le lendemain matin sec, direction Téhéran. Après un petit tour en velo dans la ville pour régler les formalités d’argent avec l'embassade  de France, on se rend vite compte que circuler à Téhéran, encore plus que dans tout l’Iran, c’est la jungle. Aucune règle, les conducteurs ne respectent ni les feux, ni les priorités, et encore moins les cyclistes! Tout est permis, marche arrière dans les ronds points, rouler à contre sens, sur les trottoirs, doubler à droite… c’est la loi du plus fort, ou plutôt la loi du plus fou! 

Arrivée à Teheran - Vous avez vu le piéton qui traverse l'autoroute?
Contacté via Couchsurfing (communauté en ligne de voyageur à vélo. C'est Behzad qui nous accueil. Il est très occupé avec son travail, mais il nous met à disposition un appartement tout confort au 1er étage de son entreprise

Milad Tower 435m de haut - Merci Behzad
Encore un exemple de l’hospitalite iranienne : je demande à un kiosque à journaux une carte telephone internationale (difficile à touver en Iran), sans rien demander un passant fait la traduction. Comme le marchand de journaux n'a pas, il m'invite à monter sur sa moto pour en chercher une. Je pensais qu'il savait ou allez, mais pas du tout. Il se donne un mal fou : on fait le tour de Téhéran à moto,  il demande à plein de gens, m'emmène chez ''Iran telecom'', appelle ses amis,  puis après une heure de recherche on va à son bureau, une maison d'edition, pour  que je puisse appeler mes parents. Impossible de refuser ou de lui payer la communication, c'est ca l'hospitalite iranienne. 

Teheran
On passe deux jours à Teheran, on visite un peu la ville, le bazar très animé, et quelques autres endroits. Mais ce qui nous surprend, c'est de voir les homme et les femmes séparé dans le bus. Les hommes occupent l'avant du véhicule, et les femmes se serrent dans une petite partie à l’arrière.

Le bazar de Teheran
On reprend la route, vers le sud cette fois, pour Esfahan. La sortie de Téhéran est difficile, 50 kilomètres de zone periurbaines et d'autoroutes, des bouchons, des klaxons incessants, j’en perd même mon calme quand je me fais ''prendre en sandwich'' entre deux voitures. Passer cette zone, on retrouve le désert pas très intéressant, des lignes droites de plusieurs dizaines de kilomètres sur des routes très fréquentes par des camions. 

L'Iran ça ressemble souvent à ça...
Le repas type iranien
Un relais routier dans le désert
Sur ces longues lignes droite, on décide de continuer l'aventure séparément. Apres 3 mois de voyage, nos mésententes continuelles ont rendues la cohabitation impossible. Bertrand part devant, je continue seul.

Entre Teheran et Esfahan
Après notre séparation,  il reste environ 250 kilomètres jusqu'à Esfahan. La route est toujours aussi plate, droite et monotone. Je me rends compte que l'hospitalité est encore plus prononcée en étant seul: A Ardestan, le vendeur refuse que je paie mes fruits, pareil pour mon heure d'internet. Aussi Hossein, le marchand de sandwich du coin, en plus de m'offrir mon repas, m'invite a passer la nuit chez lui.  Il vit au dessus de sa sandwicherie avec sa femme, ses sœurs et ses enfants. On passe une chouette soirée et le lendemain je pars vers Esfahan avec des sandwichs plein les sacoches.

Entre Teheran et Esfahan
J'arrive à Esfahan en fin de matinée après avoir essuyé une grosse averse.  En allant vers le centre ville, je constate que la ville est bien plus jolie que je l'imaginais,  pour la partie historique du moins.. A peine fini de manger, Ali,  un cycliste iranien, viens à ma rencontre et me demande si j'ai besoin d'aide. Je cherche un ''cafénet'' (le nom des cybercafés iraniens)  et un hôtel pas cher. Il ne se contente pas de m'indiquer la direction mais m'emmène jusque dans le cybercafé m'écrit les coordonnés de plusieurs hôtels et me donne RDV le lendemain pour visiter la ville à vélo. Une heure plus tard, il revient me voir au cybercafe et me dit: '' j'ai fais le tour des hôtels, le moins cher est celui ci, en plus le patron m'a dit qu'il y a 4 autres cyclistes français''. Sa gentillesse est incroyable... 

Merci Ali
La visite guidée par Ali confirme mes impressions de la veille: la ville est magnifique : de nombreux parcs verdoyants et bien entretenus, des ponts, des squares, des mosquées  et monuments tout en mosaïques . La ville semble agréable à vivre, Ali me le confirme, même si comme la majorité des iraniens que j'ai rencontrés il se plaint du régime politique en place.

Esfahan - le square Emam Khomeini
Esfahan
Esfahan - jour de l'arrivée de l'eau (le barrage en amont ouvre les vannes de Novembre à Avril)
A bientôt

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