jeudi 20 novembre 2014

Du Cap (Afrique du Sud) à Paris (France)

Parti à vélo pour un an, j'ai prolongé, reprolongé et rereprolongé. Pour voir plus de l'Amérique du Sud, pour découvrir l'Afrique et surtout pour continuer à profiter de la liberté que procure le voyage à vélo. J'ai laissé l'envie guider mes roues. Me voila au bout de l'Afrique, J'ai le sentiment que le voyage est terminé. Les paysages et les rencontres commencent à avoir un gout de déjà vu et revoir mes amis me démange. Mais j'ai surtout envie d'allez retrouver Lucile, une cyclo Française qui a commencé son voyage en Alaska et qui se dirige vers le Sud. J'ai donc pris l’avion direction Vancouver, au Canada pour la rejoindre.

Bonjour les rocheuses

Cette ville, je la connais un peu. Je l’avais découvert il y a deux ans et elle me plait toujours autant. Le mélange montagnes et océan lui donne un caractère particulier, j’adore passé du temps ici. On y reste une semaine, le temps de faire quelques bricoles,  quelques pique nique avec Chris, un cyclo Suisse, et de profiter du soleil.

Vue sur le centre ville de Vancouver
Après quelques ces quelques jours d’acclimatation, on enfourche nos vélos, direction le Sud.  La frontière des Etats Unis est toute proche, nous voici déja dans l’Etat du Washington. On suit ses côtes, emprunte ponts et ferrys pour passer par les dizaines d’îles de l'Ouest. Pas de palmes et de tuba mais plutôt des sapins et de la pluie...

USA nous voila
Pas de doutes c'est bien les Etats Unis
Etat du Washington - la petite ville de Port Townsend
J'étais déja passé dans la région à vélo, mais cette fois on emprunte un itinéraire différent. Même si ce n'est pas la découverte à chaque virage, j’apprécie les paysages Nord américains. Aussi le coté tout aménagé, balisé, aseptisé des Etats Unis.Les jours passent tranquillement et on arrive à Seattle. C'est Kurt qui nous accueille. Vous vous souvenez ? On avait roulé ensemble au Pérou et en Bolivie. C’est un plaisir de le revoir et de passer quelques jours dans cette chouette ville.


Seattle
Seattle - Lucile, Loic, Kurt
Seattle
Pour rejoindre Portland, Kurt nous conseille un chouette itinéraire en faisant une grande boucle dans les terres. On est tout les deux partant, on s'engage vers l'Est à la recherche de cette piste sensée nous emmener jusque dans la réserve indienne de Yakima. Sauf qu’en pratique on a bien du mal à suivre l'itinéraire indiqué ou à trouver la piste. On piétine,  se retrouve dans des culs de sac, on se perd, bref on tourne en rond plusieurs jours pour finalement de reprendre les routes balisées.


Les allez-retour ça donne faim
On joue à cache cache avec le pluie pour passer les rocheuses. De l’autre côté du col, changement de décor, fini les sapins à perte de vue, la pluie et le froid, c’est des paysages désertiques que l’on a devant nous.


On dirait bien que ça va monter pendant un moment....
Le mont Rainier (4392m) la tête dans les nuages
Aux alentours de Yakima - mais qui à volé les sapins?
De l'autre coté du col, on découvre une autre facette des Etats Unis. De grandes étendues arides, c'est suprenant après autant de Sapins. Les visages changent aussi. Par ici c'est les indiens, ou les "natives" comment on les appelle ici  qui sont les plus nombreux.

Etat du Washington - aux alentours de Yakima
Etat du Washington - Vue sur le mont Saint Helens (2550m)
La Columbia river qui sépare l'Etat du Washington et de l'Oregon

On longe ensuite la majestueuse Colombia river qui va nous mener jusque Portland. On prend quelques jours de repos. La ville est réputée pour son coté bizarre, et je confirme, je taux de gens hors norme est superieur à la moyenne. Je vous invite à aller jeter un œil sur l'article de Lucile qui raconte ce passage de Vancouver à Portland bien mieux que moi : ici

Portland
Portland - les donuts colorés de chez vodoo donuts
Le centre ville de Portland
On continue notre route vers le sud sur la route 101, aussi appelée Pacifique Coast Highway. Bien connue pour ses superbes vues sur l’océan pacifique. Superbe certes, mais on a souvent la tête sous la capuche et c'est forcément moins agréable.

Les côtes de l'Oregon
Les épiceries de village
Les côtes de l'Oregon
Il pleut, Lucile souffre de plus en plus de douleurs aux épaules qui angourdissent ses bras, on roule sans grande motivation. Ses douleurs sont chroniques et les derniers mois de vélo n’ont pas arrangé les choses. Les modifications de positions, le changement de guidon et de poignées n'y changent rien. Après plus de 5 mois sur la route, les douleurs forcent Lucile à mettre un terme à ce voyage à vélo. Décision difficile mais nécessaire.


San Francisco - Le Golden Gate Bridge
C’est en train que l'ont rejoint San Francisco. On est accueilli très chaleureusement chez Bruce et Winnie qui vivent sur les colines de Sausalito. Ils accueillent de nombreux cyclistes de passage, c’est vraiment chouette de partager des anecdotes de voyage. On y retrouve Brad, un cycliste avec qui Lucile avait roulé quelques semaines, Robert et Sabrina, un couple d’allemand en Tandem en route pour Ushuaia et d’autres.


Lever de soleil sur la baie de sans Francisco vue du salon de chez Bruce et Winnie
On y passe presque qu’une semaine, pour profiter de San Francisco, mais aussi pour s’organiser. Continuer à voyager aux Etats Unis  autrement qu’en vélo/camping n’a pas le même cout. La date de retour en France se précise, on réserve nos billets d'avion. Mais avant de rentrer, on décide de louer une voiture pour faire une boucle dans les parcs nationaux du Sud Ouest américain. Au programe : Yosemite, Death Valley, Las Vegas, Zion, Bryce, Grand Canyon, Joshua tree et Los Angeles d'ou notre avion décollera dans 3 semaines.


Yosemite National Pärk
Yosemite Valley
Yosemite National Park - ma première rencontre avec des oursons noirs
Confortablement assis sur notre siège, les vélos attachés sur le toi, on se dirige à nouveau vers les rocheuses  et le parc du Yosemite. Les paysages sont grandioses et il y est agréable de s'y balader. 

Tioga pass
Après le Tioga pass en direction de Death Valley
Vue de notre voiture/lit un matin au reveil
De l'autre coté de la Sierra Nevada, on arrive vers Death Valley et ses paysages desertiques. Encore une fois, c'est grandiose. Cela dit les américains sont doués en marketing et savent vendre leurs parcs nationaux. Publicité, produits dérives, tout y est. Du coup c'est parfois un peu surfait.

Nous qui pensions avoir chaud, on s'est pluôt caillé!
Death Valley National Park
Death Valley National Park
On arrive ensuite à Las Vegas, capitale de l'Etat du Nevada et bien connu pour son fameux "Las Vegas Boulevard". Un disneyland pour touristes fortunées où les  bars, restaurants et hôtels/casinos démesurés s'alignent de façon assez peu harmonieuse. On y passe une après midi, c'est pas vraiment ma tasse de thé, mais c'est interressant à voir.

Las Vegas Boulevard
On a mis des pièces, on a appuyé sur les boutons, tiré sur les manettes, on a pas tout compris, on a rien gagné, on est parti...
Y a pas que des parcs nationaux, les Etats unis ça ressemble souvent à ça
Zion Cayon, Bryce Canyon, Grand Canyon...les curiosités géologiques se succèdent, Les paysages, les couleurs et les formes changent à chaque virage, l'ouest américain est vraiment superbe.

Les paysages de l'Ouest américain
Red Canyon
Bryce Canyon
Californie, Nevada, Utah, Arizona, on continue notre route dans ces paysages sont vraiment impressionnants. Cela dit, y passer en voiture n'a pas la même saveur. S’arrêter au point de vu, prendre une photo, remonter dans la voiture, enchaîner les "visitor center" et sites touristiques... J'ai du mal à y trouver autant de plaisir qu'en voyage à vélo.

Rencontre avec Isabelle et Laurent, un couple de cyclos Bordelais où comment faire une pause déjeuner de 4 heures
Le vélo a bien d'autres avantages, notamment celui de toujours démarrer, alors qu'en voiture c'est pas toujours le cas. On en fait l’expérience sur le Parking d'un des points de vue du Grand Canyon. Vous savez quand vous tournez la clef et que rien ne se passe, ben on à l'air bête... 

Première et dernière vue sur le grand canyon
On dort sur le parking et le lendemain matin, miracle! ça démarre! Mais ça ne démarrera surement pas deux fois, alors tampis pour le grand canyon, on rejoint la ville la plus proche 100 Kilomètres plus loin, sans s'arreter. Ce genre de panne arrive forcement un week end, le garage nous annonce 5 jours d'attente, pour recevoir les pièces et faire les réparations. Ca signifie que les vacances sont terminées. On passe ces quelques jours à Flagstaff, une petite ville sympa. Piscine, ballade à vélo, on s'occupe tranquillement. On récupère la voiture juste à temps pour rouler jusque Los Angeles.

Arrivée à Los Angeles
Visite express de Los Angeles, on emballe nos vélos et on s'envolle pour Paris. 15h plus tard, aéroport d'Orly, il fait froid, il pleut, pas de doutes, la Californie est loin, on est bien en France. Lucile va rejoindre son amie en Banlieue, je remonte le vélo et roule vers le centre ville.

Paris, 8°c, temps maussade, je me sens déjà comme chez moi
Je suis comme aspiré, à droite, puis à gauche,  la tour Eiffel, les quai de seines...Je redécouvre la capitale. Paris c'est quand même sacrément joli. Je tournerais plus de 60 kilomères avant d'allez chez Thibaut qui m'accueille pour quelques jours.(Un grand Merci)


Thibault n'a pas fait de tour du monde à vélo, il a fait bien mieux! Il est un des très rares cyclos voyageurs qui est passé au Luxembourg! 

Je suis donc à Paris depuis quelques jours. Il me reste quelques semaines de liberté avant un retour à la réalité qui s'annonce difficile. Je vais en profiter pour vadrouiller un peu en France, histoire de voir les copains avant de remonter en Lorraine.

A bientôt

mardi 9 septembre 2014

De Port Elizabeth (Afrique du Sud) à Capetown (Afrique du Sud)

Direction plein Ouest vert Le Cap ! C’est la dernière ligne droite en Afrique.1000 kilomètres à peine en faisant le détour par le Cap de Bonne Espérance.  Sur le chemin, que du bon:  la majestueuse "Garden Route", les côtes de l'océan indien et la péninsule du Cap. Grand soleil, vent dans le dos, je quitte Port Elizabeth plein d’enthousiasme. En route...

Garden route –  les Flamands rose de Plattensberg bay
La "Garden Route"
La "Garden Route"

La «Garden route» m'offre de superbes paysages pendant les premiers jours. C’est vallonné, verdoyant, fleuri, sauvage, joli… bref, c’est vraiment agréable de rouler par ici. J’y croise quelques cyclistes sur la route avec qui je discute toujours un moment. Je suis parfois invité, dommage que ça ne soit jamais au bon endroit.


Une des quelques rares vues sur l'océan le long de la Garden Route
Garden Route
Garden Route - la baie de Wilderness

Je m’arrête dans la petite ville de Knysna, qui sans les bidonvilles de la périphérie ressemblerait à s'y méprendre à une ville américaine. J'ai vu sur le lagon, c'est parfait pour se reposer, d'autant plus que dehors le vent et la pluie ont remplacé le soleil. J'y passe deux jours bien confortablement sur le canapé pour me décider et m'organiser pour la suite.


Knysna - Vue du Canapé de l'auberge dans laquelle je réside
Le lagon de Knysna
Garden Route
Coup de chance le soleil revient quand je reprends la route. La Garden Route se termine, je perds de vu l'océan indien pour quelques jours, mais les chouettes paysages sont toujours là. De grandes étendues colorées défilent sous mes roues. J'y vois quelques élevages d'autruches, des singes et parfois quelques antilopes.


Un coup d'oeil à gauche
Peureuses au premier abord, les autruches sont ensuite plutôt curieuses
Bivouac avant le col, une des rare nuit en Afrique du Sud que je ne passe pas entre les barbelés et la route. j'ai même eu droit à la visite surprise d'antilopes
Une dernière bosse et j'arrive à nouveau sur la côte, cette fois je ne la quitterais plus jusqu'au Cap. La route colle à l'océan sur les 300 derniers kilomètres : falaises, plages, j'en prends plein les yeux...


De l'autre coté du col, c'est l'océan Indien
La petite ville de Hermanus
Les côtes de l'océan Indien
Je savoure ces derniers kilomètres en Afrique, je me laisse allez en roue libre le long de l'océan à admirer les paysages, la bouche ouverte. Je vois les panneaux pour le Cap, je ne compte plus les kilomètres, je les décompte... Je commence à réaliser que ce passage en Afrique se termine.


J'ai connu des routes moins agréables
Les manchots de Betty's bay
Une des nombreuses espèces de plantes indigènes présente uniquement dans la région du Cap

Le Cap est maintenant juste devant moi, mais avant de rejoindre la ville, je veux allez jusqu'au Cap de Bonne Espérance tout au Sud de la Péninsule, et par la même occasion, en faire le tour. Pour cela, je dois traverser la grande banlieue du Cap. Pendant une trentaine de kilomètres je n'ai pas d'autre choix que d'empreinter l'autoroute. J'en ai maintenant l'habitude. Cependant, ce n'est pas aussi bien indiqué que je l’espérais et je me retrouve deux sorties trop loin. Plutôt que de faire demi tour, je sors à la suivante et essaie de me rattraper. Je me perds un peu dans le quartier de Khayelitsha,  je sens qu'il vaut mieux pas traîner. (j'apprendrais par la suite que c'est l'un des pire township de la ville) Au passage, je me fais cracher dessus par un homme qui a essayé de m’attraper le bras en roulant. Je retrouve finalement la petite route côtière quelques kilomètres plus loin avec ses luxueuses zones résidentielles. Le contraste Sud Africain...




Arrivée sur la Péninsule du Cap
Péninsule du Cap - Village de Muizinberg
Péninsule du Cap - Simon's Town

La péninsule est splendide! Sauvage, fleurie, quelques villages charmants, c'est un régal à vélo. Le vent me pousse, j'arrive vers le Cap de Bonne Espérance. Il y règne une athmosphère particulière, comme un air de bout du monde. Balayé par les vents, c'est l'endroit ou l'océan Indien et l'océan Atlantique se rencontrent. Les images des 3 dernières années de voyage défilent dans ma tête, moment d'émotion, l'arrivée au Cap de Bonne Espérance est le point final de ce tour du monde.

Péninsule du Cap
Sur la Péninsule du Cap
Le Cap de Bonne Espérance, le bout du bout, l'Afrique c'est fini
Le bout du bout certes, mais il reste une petite cinquantaine de kilomètres pour rejoindre la ville. C'est samedi matin, de nombreux groupes de cyclistes défilent sur les falaises de la péninsule. Je fais des bouts de routes avec certains, ils me questionnent sur mon voyage, me félicitent."C'est la route la plus jolie du monde" me disent ils. Je ne sais pas si c'est vraiment le cas, mais des paysages pareils pour un final, c'est plutôt chouette.
Les routes fleuries de la Péninsule
Les falaises de Chapman's Peak - La ville du Cap  se trouve juste derrière
Les derniers kilomètres jusqu'au Cap avec un groupe des cyclistes locaux
Le Cap est niché entre Table Mountain (un massif qui culmine à 1000 mètres d'altitude) et l'océan Atlantique, c'est ce qui donne tout son charme à la ville. C'est de loin la ville africaine la plus agréable que j'ai vu.  La seule en tout cas qui me donne envie de m'y balader, de flâner, de m'y promener.

Le Cap vu du Haut de Table Mountain
Je reste 3 jours au Cap. Hasard du calendrier, Nicolas et Elise avec qui je suis en contact par email, un couple d'Arras (une ville superbe selon eux, et je ne dis pas ça parce qu'ils vont ouvrir une chambre d’hôtes hein!), y sont au même moment. L'entente est instantanée et on grimpe ensemble sur Table Mountain. La vue du sommet est impressionnante.

Sommet de Table Mountain - Elise, Nicolas je dois vous avouer que j'ai eux des courbatures pendant 2 jours
Le Cap - waterfront
Le Cap

Ce soir, je m'envole pour Vancouver au Canada, oui encore, j'en parlerais la prochaine fois.


A bientôt