lundi 29 juillet 2013

De Cusco (Pérou) à La Paz (Bolivie)

Cusco, au Sud Est du Pérou était la capitale de l’empire Inca. C’est aujourd’hui une ville de 350 000 habitants perchée à 3800 mètres d’altitude. Certainement la plus touristique du Pérou dû aux nombreux sites historiques incas des alentours dont le très connu Machu Picchu. 

Cusco – les murs incas originels qu’on peut encore voir dans certaines rues de la ville
Le centre historique est assez différent des autres villes péruviennes que j’ai pu voir. Très joli avec ces nombreuses églises et placettes certes, mais bien moins authentique. Tout est propre et aseptisé, les pizzerias hors de prix remplacent les roulottes qui vendent habituellement les « menus del dia » à tous les coins de rue. Je n’y entends ni quechua, ni espagnol, mais anglais, allemand, français, japonais, russe, etc… Je séjourne à la guest house « la estrellita », lieu bien connu des voyageurs à vélo. En effet, ici les cyclos sont la majorité, j’y retrouve, Kurt et son père Scott que j’avais croisé à Piura au Nord du Pérou, mes amis Hardy et Lena, et d’autres cyclistes. L’atmosphère est familiale et détendue.


Guest house « la estrellita » avec Hardy, Alena et bien d'autres voyageurs à vélo
Quelques réparations à faire sur le vélo, quelques bricoles à acheter, quelques balades dans le centre historique, l’ambiance plutôt cool de la guest house, les jours passent vites… Ce n’est que quatre jours plus tard, avec Hardy et Alena  ainsi que Werner et Linda des hollandais eux aussi à vélo, qu’on s’organise pour aller visiter quelques sites historiques de la vallée sacrée des incas. Le but étant d’allez jusqu’à la fameuse « cité perdue des incas » plus connue sous le nom de Machu Picchu. Le site est difficile d’accès et n’est desservi par aucune route. Il existe plusieurs solutions et variantes plus ou moins chères pour s’y rendre : train, bus, marche à pied, randonnées de plusieurs jours, etc…On laisse donc les vélos au garage, on sort les sacs à dos et chausse les baskets pour deux jours de visites dans la vallée sacrée. 





On prend un Collectivo (mini bus très populaire en Amérique du Sud) jusque Urubamba puis une heure de marche jusqu’au Salines Maras. Depuis l’époque pré incas la source qui jailli à plus de 3200 mètres d’altitude alimente 3600 bassins disposés en terrasses et permet de produire du sel dans cette région éloignée de l’océan. 


Les salines de Maras - production annuelle : entre 160 et 200 tonnes

Encore un peu de marche pour se rendre à Ollantaytambo, un des seuls vestiges de l’architecture urbaine inca. Ce petit village a du charme, il est aussi très touristique car c’est un des endroits ou l’on peut prendre le train pour le Machu Picchu.



Les ruelles de Ollantaytambo

Puis une heure et demie de train le long de la Rivière Urubamba pour se rendre à Aguas calientes, au pied du Machu Picchu. Ce qui était autrefois un minuscule hameau est devenu un village très touristique, un alignement d’hôtels et de restaurants affichant des prix doublés. Réveil à 4h30 du matin pour monter les 1200 marches jusqu’à l’entrée du site. On arrive pour le lever du soleil avant les bus qui font la liaison avec le village et avant l’afflux de touristes qui viennent de Cusco en train pour visiter le site dans la journée. 


Vous le reconnaissez?

"Machu picchu" signifie en quechua : "vieille montagne" est une ancienne cité inca datant du 15ème siècle perchée dans les montagnes. Lors de l'arrivée des conquistadors espagnols, cette cité a été abandonnée et oubliée pendant des siècles. "la cité perdue des incas" a été redécouverte par un archéologue américain en 1911. Considéré comme une des 7 merveilles du monde, le site est aussi un business touristique (2500 personnes par jour à 40 euros l’entrée, sans compter les « à côté » je vous laisse faire le calcul….). Il reste très impressionnant surtout par sa situation aux milieux de montagnes très escarpées. On y passe une journée et on grimpe quelques milliers de marches supplémentaires pour atteindre les sommets des montagnes  des alentours.


L'équipe au complet : Loic, Alena, Hardy, Werner, Linda
Retour à Cusco ou entre visites de sites historiques voisins et bonne humeur j’ai passé une semaine. L’envie d’avancer et les jambes me démangent. Je reprends la route avec Kurt, direction le lac Titicaca et la Bolivie. Il voyageait avec son père qui malheureusement est tombé malade  et a du retourner aux Etats Unis.  Dès la sortie de Cusco, on retrouve les villages typiques et les superbes paysages des Andes.


Laguna de Urcos


Village de Urcos

Ruines incas de Pikillacta

Au Pérou, il me semble que tout est prétexte à fête et célébration : anniversaire de l’école, fête religieuse, festival de danse, etc… Depuis le début de mon passage au Pérou, je vois souvent des défilés dans les villages pour diverses raisons. Ces derniers kilomètres ne dérogent pas à la règle. Ces célébrations sont mêmes parfois quotidiennes.


Festival de danses Andines aux alentours de Tinta

Encore un petit effort pour passer le dernier col avant l’altiplano. Ce haut plateau dont l’altitude moyenne est de 3800 mètres est la plus haute région habitée du monde après le plateau du Tibet.  Il s'étend sur près de 1 500 kilomètres de long.


Passage du col "Abra la Raya" - 4312 mètres d'altitude

On se les gèle sévère!

L'altiplano - Youhou! maintenant c'est tout plat!

L’altiplano nous offre des paysages incroyables et y pédaler est une expérience exceptionnelle. D’autant plus qu’on a la chance d’avoir un fort vent favorable qui nous pousse, on glisse littéralement sur ces paysages infinis…


Les grands espaces de l’altiplano

Bivouac bien à l'abri du vent

Entre Cusco et La Paz

Sur le haut plateau, le vent rend les journées fraîches et les nuits glaciales. Chaque soir, c’est le petit jeu pour trouver un endroit de bivouac caché et à l’abri du vent. On se débrouille en général pas trop mal. Sauf ce soir ou l’on roule, roule, rien à l’horizon, pas de maisons abandonnées en briques de terre que l’on apprécie tant, pas de rochers ou de colline derrière laquelle se cacher. La nuit commence à tomber. Il est peu recommandé de rouler de nuit au Pérou comme dans toute l’Amérique Latine d’ailleurs. On fait un peu le bilan de ce qui se trouve autour de nous. La station-service en construction un peu plus loin fera l’affaire pour la nuit…


Notre hôtel 5 étoiles

Naïvement,  on s’installe dans la cage d’escalier et s’engouffre dans nos sacs de couchage pensant passer une nuit tranquille. Une heure plus tard, le veilleur de nuit nous réveille, nous ouvre une pièce pour passer la nuit et va dormir dans la pièce d’à côté. On discute entre nous du super accueil que l’on reçoit sur le haut plateau, on n’entend plus de « gringos », mais on reçoit beaucoup de sourires et de saluts, ce veilleur de nuit qui nous ouvre la porte... Cette bonne impression va s’estomper quand il nous réveille à 5 heures du matin pour nous demander sa « propina » (son pourboire). On lui donne 5 soles (1,5 euro), le prix  moyen d'un repas, il s’en va, on termine notre nuit et on remonte sur nos vélos.


Fête religieuse sur la place du village de Calapuja
On commence à apercevoir le lac Titicaca, le lac navigable le plus haut du monde.  Il fait frontière  avec la Bolivie toute proche.

Puno sur les rives du lac Titicaca









Dernier bivouac au Pérou - coucher de soleil sur le lac Titicaca



On prend la route qui traverse le lac Titicaca en son milieu. On passe la frontière bolivienne et arrive à Copacabana. Village uniquement touristique, sur les bord du lac, on y passe seulement quelques heures et continue notre route, pressé de découvrir la "vraie" Bolivie.


C'est parti pour la Bolivie!

Copacabana  sur les rives du Lac Titicaca

Copacabana  sur les rives du Lac Titicaca

Sur cette route on rencontre Inaki, qui vient du pays basque. Il termine un voyage d’un mois en Bolivie et se dirige aussi vers La Paz. On roule les deux derniers jours tous ensemble dans des paysages magnifiques.


Inaki, Loic, Kurt - Tiquinia - 5 minutes de Bac pour traverser le lac Titicaca

Tiquina - Menu del Dia - 15 bolvianos (environ 1,50 euros)

Le lac Titicaca, vue sur la Cordillera Real

Il est difficile de se faire une idée en deux jours à peine, mais les premières impressions de la Bolivie sont plutôt bonnes. Des gens souriants, plus timides certes, mais le mot « gringo » n’est pas automatique comme il l’est au Pérou.

Les rives du lac Titicaca

Village de Huarina

Les rives du lac Titicaca

On a en point de mire le mont Illmani qui culmine à 6462 metres à l’Est de La Paz. On entre dans El Alto, la grande banlieue de La Paz encore perché sur l’altiplano. On retrouve la poussière, la pollution et la circulation pour les dernières kilomètres.





El Alto - banlieue de La Paz

5 oranges pour 2 bolivianos (20 centimes d'euros)

Arrivée à la Paz

On se rend à la « casa de cicilsta » de La Paz. Ces « casa de ciclista » existent seulement en Amérique latine et accueillent les voyageurs à vélo gratuitement ou pour une participation modique. Christian qui gère celle de La Paz met a disposition un appartement en plein centre ville pour les voyageurs à vélo.  Il y a 5 autres cyclistes quand on y arrive. L’ambiance est bonne, c’est le genre d’endroit ou l’on sait quand on arrive, mais pas vraiment quand on en repart.


Je fête mes 32 ans à la casa de ciclistas de La Paz
A Bientôt

mercredi 10 juillet 2013

De Huanuco (Pérou) à Cusco (Pérou)

Huanuco me plait bien, mais il est temps de repartir. J’emprunte la route 3 qui traverse le Pérou du Nord au Sud par les montagnes.  Pour arriver jusque Cusco, c’est surtout une histoire de cols. Ça commence en douceur avec 112 kilomètres de montée (ouais, rien que ça !) pour arriver à Cerro De Pasco à 4330 mètres d’altitude. C’est la ville de plus de 50 000 habitants la plus haute du monde et certainement une des plus laides aussi. Cité minière développée autour d’une carrière à ciel ouvert, elle connait un sérieux problème de pollution. 

Huanuco

Montée vers Cerro de Pasco
Je continue sur le haut plateau de Junin. A 4200 mètres d’altitude, les nuits sont glaciales, je me réveille avec la tente givrée et des blocs de glace dans les gourdes. Cependant, en journée la température est agréable et je profite de ces paysages d’altitude et d’un peu de plat.

Le lama blanc - une des quatre espèces de lamas que l'on peut voir sur les haut plateaux péruviens

Spectacle scolaire sur la place du village de Junin

Les grands espaces des hauts plateaux

Puis je m’engage dans une grande vallée en direction d’Huancayo, la route étroite serpente dans les montagnes, le trafic est quasi inexistant, le paysage change souvent et j’en prends plein les yeux.

Après la montée, la descente...

"Le village d'Anco bientôt sans analphabétisme"


Ville minière de La Oroya - 3750 mètres d'altitude

J’arrive à Huancayo, la ville n’a rien de particulier, c’est poussiéreux, et animé, les rues sont en mauvais état, un peu fouilli mais je décide d’y prendre un jour de repos.

Huancayo

Marché de Huancayo

Marché de Huancayo

Un deuxième col, je change de vallée et je me dirige vers Ayacucho, là aussi les paysages changent selon l’altitude. Des grands espaces de paturages au sommet, des paysages patchwork typiques des montagnes péruviennes et des paysages assez désertiques plus bas.


Entre Huancayo et Ayacucho

Le village de Izcuchaca et son pont colonial


Les alentours de Mayocc

J’arrive à Ayacucho en fin de journée, je me dirige vers la place centrale qui une fois n’est pas coutume se nomme « plaza sucre » et non « plaza de Armas ». Ayacucho est peu touristique et  au premier coup d’œil, les seuls « gringos » que je vois c’est mes amis Lena et Hardy avec qui j'ai roulé dernièrement. Ils on fait une partie du trajet en bus. Je passe un jour de repos avec eux dans le centre ville colonial. 

Ayacucho

Ayacucho - Plaza Sucre

Ayacucho - dactylo au Pérou ça peut aussi s'exercer dans la rue

On reprend la route ensemble, il reste pas moins de 5 cols à plus ou moins de 4000 mètres d’altitude à passer pour arriver à Cusco. Pour ne pas aider, certaines portions de la route sont en construction et nous laissent dans la crassette. On avance doucement,  les jours passent, un col, deux cols, trois cols… 

Village de Uripa

Une des vues du haut d'un col 
Village de Uripa

Les locaux nous parlent d'un couple à vélo qui serait devant nous sur la même route . On nous dit assez souvent : "ils sont passé il y a deux heures". On les rencontre après quelques jours. Ils sont allemands aussi et portent des noms similaires Hardy et Alena. Ils vont de l'Alaska à Ushuaia.

Loic, Alena, Lena, Hardy et Hardy

On continue tous ensemble, rouler à cinq est plutôt sympa, mais dans les montagnes, c’est moins facile de trouver des endroits de bivouac. Hardy et Alena ont l’habitude de demander pour camper dans les lieux publics, mairies, écoles, commissariat, églises, casernes de pompiers et autres… Ca me change de mes habitudes de dormir bien caché et ça me permet d’avoir plus de contact avec les gens.


Village de Kishuara - ou l'on nous met à disposition la cours de l'école pour camper
Vues sur les sommets enneigés

Entre Ayacucho et Cusco

On arrive ensemble à Abancay, dernière grande ville avant Cusco. Hardy et Lena sont pris par le temps et prennent le bus. Je passe les deux derniers cols avec Hardy et Alena.

Village de Curahuasi - ou l'on nous permet de dormir dans la salle du conseil municipal de la Mairie

Rio Apurimac, plus qu'un col à passer avant Cusco!

La pause juste avant  de passer le dernier col - Il me parle en Quechua, je comprends rien...
Le dernier col est plus long que ce qu'on pensait, on arrive en haut fatigué juste avant la nuit. Cusco n'est plus qu'à quelques dizaines de kilomètres, mais c'est comme si on y était déja. Soulagé d'avoir passé tout ces cols.

Aux alentours de Cusco

Cusco - vue des hauteurs

Arrivée à Cusco avec Hardy et Alena - Plaza de Armas

Je suis à Cusco depuis deux jours et vais y rester quelques jours de plus pour visiter les sites historiques des alentours, j’en parlerais la prochaine fois.

A bientôt